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vendredi 26 octobre 2007

Service minimum

Certains l’ont voulu, ils l’auront…
Le désabusement probablement majoritaire des contribuables devant les grèves abusives du service public devrait nous faire réagir.


Faire comme en Allemagne et rendre (parfois) illégales les grèves quand elles vont à l’encontre de l’intérêt public ? Pourquoi pas, mais soyons réalistes, la France n’est pas assez courageuse pour donner ce type de pouvoir à la justice face à ses sacro-saints syndicats. Alors, comme il faut trouver une solution pour mettre fin à l’entrave des libertés, et que notre économie mondiale se base sur la compétition et la performance, il faut bien alléger ce système rigide, très conservateur et surtout injuste que le privilège absolu des syndicats du secteur public français d’obliger la population à chômer certains jours dans l’année. Et aussi parce qu’un service pour lequel le contribuable paye et l’usager s’abonne n’est tout simplement pas assuré.

Il s’agit bien de mettre en place un vrai service minimum qui sert la population et d’abolir certains privilèges d’un autre temps.
Mais d’abord, je souhaite être réaliste et pragmatique. La France reste un pays sensibilisé par le droit de grève et l’esprit de contestation, il ne s’agit donc pas de s’opposer frontalement à ces caractéristiques (qui sont bien souvent des défauts –haussement d’épaules-), mais de faire avec, en assouplissant le système actuel.
Concrètement, je pense qu’il faut garantir un service à 100% et quel que soit le sujet de contestation, pendant 6 heures dans la journée, par exemple 6h30-9h30 et 16h30-19h30. Bien sûr les horaires peuvent être laissés pour négociations à nos chers représentants du personnel.
Pour l’instant je ne fais que reprendre les propositions présidentielles.
Sur l’échelle de temps qui reste, les 18 autres heures, il faut garantir un minimum permettant la survie de l’économie et le traitement des urgences. Un trafic d’un tiers des transports devrait donc être un minimum absolu dans la journée, charge aux transports publics d’être organisés pour. Encore d’autres beaux sujets de négociation.

Alors comment réussir ce pari ?
Quelques idées de mesure qui dans l’ensemble doivent très certainement permettre la réussite (par la coercition en partie, il est vrai) de cette démarche.

D’abord, en responsabilisant les interlocuteurs, y compris financièrement:
- Juger les responsables d’entreprise publique sur les résultats obtenus et ceci chaque année : 100% de service satisfaisant c’est bon, en dessous de 80% c’est la porte.
- Impliquer les responsables syndicaux dans les résultats et forcer à la négociation préalable : le service minimum est assuré par l’ensemble des délégués du personnel qui doivent assumer leur part de l’échec de négociation.
- Autoriser les entreprises à utiliser de la main d’œuvre temporaire pour épauler les représentants des salariés à tenir le service public. Si les coûts de l’opération ruinent l’entreprise, l’état ne comble pas les dettes.
- Autoriser le contribuable à qui l’on fournira le détail de sa contribution pour les services publics, à diminuer d’autant son impôt que le service n’aura pas été assuré l’année passée dans sa région.
- Rembourser les abonnés aux services à hauteur du service non fourni, plus un dédommagement de 25% pour la gêne occasionnée.

Ensuite, en modifiant l’approche syndicale, je dirais même en la corrigeant de ses dérives abusives. Car comme le disait hier soir François de Closet à la télévision, il ne s’agit pas aux syndicats de négocier les décisions, mais plutôt les façons de faire.

Enfin, en disposant d’un tableau de bord qualitatif et comparatif au niveau européen, pour faire jouer à plein l’émulation et l’esprit d’équipe.
On pourrait même aller jusqu’à :
- Ouvrir les marchés publics à la concurrence intra-européenne à hauteur de 30% : pourquoi ne pas avoir des trains de la DB sur les lignes du réseau ferré de France ?

Bref, les idées ne manquent certainement pas, et celles qui figurent ci-dessus ne sont que le fruit de quelques-uns de mes raisonnements foisonnés devant les résultats rébarbatifs du système français actuel.

Au final, nous devrons être attentifs à ce que le service minimum mis en place par le gouvernement et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2008 (c’est tard) soit efficace et ne soit pas le fruit d’un contentement politique et de communication surabondante, parce que ce dont ce pays a besoin, est avant tout un coup de pied dans le derrière et une réaction économico-sociale, parce que la soi-disant « 4e puissance mondiale » n’est 4e que dans la tête de certains.

Je vous avais prévenu.

Ciao
MfS

1 commentaire:

Michel S. a dit…

Note du 14/11/2007:

Si la loi sur le service minimum était appliquée dans les grêves actuelles:


Déclaration préalable des grévistes, engagement auprès des usagers : la loi sur le service minimum dans les transports, qui s'appliquera au 1er janvier, aurait changé les modalités de la grève à partir de mardi soir mais n'aurait pas permis de faire rouler beaucoup plus de trains.

Contrairement à certaines idées reçues, la loi ne permet pas d'assurer un "minimum" de trains, métros ou bus aux heures de pointe, mais elle vise à optimiser l'emploi des non-grévistes et ainsi assurer autant de trafic que le nombre de non-grévistes le permet.

Selon la loi "sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs", les dépôts de préavis de grève par les syndicats, au plus tard cinq jours avant le début du conflit, doivent être précédés de négociations préalables obligatoires, d'une durée maximale de huit jours.
Cela revient à systématiser la procédure d'alarme sociale à la SNCF et la RATP.

Quarante-huit heures avant le début de la grève, les salariés doivent informer l'entreprise de leur intention de participer ou non au mouvement, sans possibilité de changer d'avis pour ceux se déclarant non-grévistes, sous peine de sanctions.

Cette procédure dite de déclaration préalable a pour objectif de faciliter la communication par les entreprises de transport au plus tard 24 heures avant la grève d'une information "gratuite, précise et fiable sur le service assuré" aux usagers. Ce qui est déjà pratiqué par la SNCF et la RATP.

Pour assurer le niveau de service prévu, les personnels disponibles sont réaffectés. Aucune réquisition n'est autorisée.

Si la grève dure au-delà de huit jours, l'employeur, un syndicat ou un médiateur peuvent lancer une consultation à bulletin secret des salariés. Son résultat n'a aucune valeur contraignante.

Les jours de grève ne sont pas payés, ce qui est déjà le cas, selon les syndicats.

A l'issue du conflit, si le plan de transport annoncé ou l'information des usagers n'ont pas été respectés, l'entreprise est astreinte à un "remboursement total des titres de transport aux usagers" pour la période donnée.

Reste que, comme le reconnaît la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, faire des prévisions en cas de grève reconductible est "très difficile".

Ciao
MfS

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