Virée dans la Nord (1/2)

ou Après la tornade à Hautmont et Maubeuge.

Ce mercredi j'ai concrétisé une idée inspirée par les médias et dont Sam m'a indirectement provoqué le déclic. Il fait beau, j'en ai marre du ménage, de la déco, des vidéos et de la lecture, je prends ma voiture et je "monte" dans le Nord.
Parti initialement pour voir les jardins de Valloires puis l'enclave du Nord dans le Pas de Calais, je décide de changer de route et d'aller voir l'impact de la Tornade d'Haumont, dont les médias nous parle sans cesse depuis 48h et dont les vidéos en ligne montrent des dégâts impressionnants.

Je joue donc au petit reporter improvisé, avec mon appareil photo, mon sac, mes lunettes, mon short et ma casquette. Rapidement, la radio m'indique que je ne pourrai pas me rapprocher du quartier d'Hautmont sinistré, c'est donc une découverte un peu alternative dans laquelle je me lance. Voyons donc les bons côtés d'Hautmont et de Maubeuge. Parce que la tornade a touché les 2 villes quasiment côte à côte.

Haumont
J'arrive vers midi, et si un instant l'idée m'a effleuré d'aller proposer mon aide à la mairie, l'heure a raison de celle-ci. Je décide de découvrir la ville, que je prenais pour un village avant d'y pénétrer. A première vue tout va bien, la Sambre y coule paisiblement et une belle place centrale (dédiée à l'ultra fameux Général De Gaulle qui a vraiment sa place partout en France; enfin presque) y trône.




Même les statues des fondateurs de la ville sont là et bien là, et après 40 minutes de déambulations hasardeuses, pas de trace de sinistre. C'est à se demander si je suis bien dans la bon Hautmont. Heureusement, un écriteau sur l'église, puis un article fraîchement posé sur une vitrine me confirment que je ne suis pas loin d'où est passée la tornade.


Après un repas dans un restaurant espagnol (le meilleur que j'ai trouvé au centre-ville, c'était mon 2e geste après le cierge de l'église), et une discussion avec la tenancière, je me dirige vers le quartier Nord, dans lequel on ne peut entrer sans laisser-passer.

Ci-dessous un patchwork de 4 photos sélectionnées, suite à ce que je vois sur mon parcours. Cliquer pour agrandir.



Maubeuge
Et naturellement, je me dirige vers la capitale du Val de Sambre, où je vais découvrir encore davantage de dégâts. A noter que ça faisait bien une dizaine d'années que je n'étais pas venu, et je ne reconnais pas la ville.

C'est aussi là que je vais parler à des passants pour le moins marqués par les derniers événements. Un dame me dira même que "c'est comme ça qu'on réalise vraiment ce que l'on voit à la télévision". Une autre me dira qu'elle a perdu un vieil ami dans les décombres de sa maison.
Un policier municipal préoccupé me confirmera "ce n'est pas une mini-tornade, ça".

Les alentours du stade de Maubeuge sont touchés.


Etrangement (miraculeusement ?), le vieux moulin restauré est toujours là.


Dans les rues des quartiers Sud, les tuiles, les morceaux de laine de verre, et les branches se mêlent aux déchets divers le long des trottoirs ou dans les rues encore barrées.


Le monument pour les troupes françaises d'Indochine est debout, mais un arbre agonisant gît derrière lui.


Au centre-ville, c'est un peu comme à Hautmont. La vie normale a repris. Les gens semblent faire comme si de rien n'était. Puis je monte vers les fortifications de Vauban.



De ce côté-là, la police fait la circulation. Les véhicules spécialisés et les hommes équipés de tronçonneuses ou d'équipements divers sont à l'oeuvre. Une vidéo en témoigne.

Comparons donc la forteresse Vauban à l'état normal (en hiver) et son état de ce jour.


Et encore des photos témoignant du sinistre...



Bilan
Sans vouloir minimiser la situation, je n'ai pas senti la détresse intense, ni le manque de moyens que la radio a relayés toute la journée. Certes les endroits les plus critiques (cf. Youtube) étaient inaccessibles, mais on est loin de "Ground zero" à Manhattan. C'était une vraie tornade, mais dans quelques jours, un touriste exilé qui débarquerait ne remarquerait rien, et tant mieux pour le moral de tous. Il chantera peut-être le clair de lune à Maubeuge.

Toutefois, je concède que je n'avais jamais vu autant de camionettes de menuisier-couvreurs en une journée.

L'après-midi avançant, je m'en vais vers Valenciennes, cité de mes études; mais ça c'est une autre histoire...

Ciao
MfS