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lundi 18 février 2008

Prolétarisation des masses

Même si le côté pratique est indéniable, les hypermarchés de notre époque sont le théâtres de bien des dérives malheureuses… symboliques aussi des dérives de notre société.

Le milieu de la grande distribution fait actuellement l’actualité en France alors que des caissières et employés divers se plaignent ça et là de petits salaires, absence d’augmentations, mauvais traitements, et autres exploitations des « masses populaires ».

Modèle de société
Les principales enseignes de ces grandes surfaces à la française ne sont pas épargnées : Carrefour, Auchan, Intermarché, Conforama il y a quelques mois et j’en oublie. Et pourtant ces sociétés sont connues à l’internationale pour une façon de distribuer à la française (elles s’exportent plutôt bien). Elles sont presque devenues un modèle de société de consommation, les rushs des week-ends de fêtes ou de solde dans ces lieux vastes qui deviennent pourtant exiguës ne peuvent laisser qui que ce soit indifférent ; tout comme la présence de ces compagnie de service dans les principaux pays émergents est remarquable.

Donc, il y aurait un problème à l’intérieur de ces « belles » entreprises, et je dois dire que ça ne m’étonne nullement. En effet, il y a quelques mois de cela, dans une discussion passionnée sur le volet consommation de notre mode de société, je soutenais que la France se distinguait un peu des principaux pays développés avec cette « préférence notoire » pour les centres commerciaux de type hypermarchés plutôt que le mode « grands magasins » et « petits commerces » qui vient petit à petit à disparaître y compris dans quelques capitales régionales (ex. Amiens). Cette évolution s’assimile selon moi à une prolétarisation de notre société.

La masse au profit de l’individu
Le problème vient notamment de la place de l’homme (l’employé de service mais aussi le client) dans ce type de magasins ; il n’est presque rien puisque c’est la marchandise qui est valorisée. Essayez donc d’avoir des renseignements pointus dans une grande surface ?
Je déplore en effet que la clientèle soit traitée comme une masse qui demande à consommer et que c’est le propre de l’homme de rabaisser son comportement dans les milieux où il n’est pas traité comme individu (autres exemples : les stades, les concerts, ou foules diverses).
Les grandes surfaces sont donc propices au vol généralisé, à toutes les déresponsabilisations et démonstrations sociales ou privées des pires natures (bagarres, conflits divers, chahut, etc.) et amène déséspéremment les clients comme du bétail aux caisses où il sera dégorger du montant de sa future consommation.

La grande distribution porte ainsi les caractéristiques des usines manufacturières d’avant et d’après-guerre, mais dans une société qui a néanmoins évolué et qui ne saurait que difficilement se satisfaire de cet unique modèle.

L’autre prolétariat
En cela, l’ouvrière du textile des années 60 est un peu devenue la caissière actuelle, dite hôtesse de caisse, puisqu’elle a gagné le droit d’être nommée sans être traitée comme une pseudo-commerciale, et demeure définitivement la petite main des super- et hypermarchés modernes ( ?).
Pas étonnant qu’en traitant son propre personnel comme une masse salariale, certains diraient une liste de numéros, on atteigne les dérives pré-citées.

Alors même si vous et moi n’y pouvons quasiment rien, je préfère au moins en être conscient, et fournis par là, ma foi, une certaine grille de lecture aux choix économiques et sociaux de la France, peut-être l’autre pays du prolétariat.

La surenchère du Low cost
Et les choses ne vont peut-être pas s’arranger, puisqu’on a trouvé… « mieux » avec les supermachés bas prix, qui, accessoirement, viennent en partis d’autres pays (cqfd). Les Lidl, Aldi, Ed, Leader Price et autres, commencent à rafler des parts de marché au pays où l’économie ne tient plus qu’à un fil du niveau de consommation (ou presque) et là, c’est fantastique… il n’y a plus qu’une ou deux caissières et on ne lui demande rien. D’ailleurs, elle ne sait rien, ne parle que très peu, et il ne vaut mieux pas d’ailleurs.
Le client se déplace, déambule et déballe, se sert certain de la bonne affaire, porte et rapporte sa marchandise, et de surcroît paye (bling), pas cher croît-il, en effet...
Nous consommons sans réfléchir et le service est nul ; le prolétariat a vaincu.

Amen.

Alors que faire ?
Peut-être faut-il donc reconsidérer ce mode de consommation, mais n’attendons certainement pas cela des entreprises qui sont engagées dans de tels business. Je suggérerais que chacun de nous puisse y réfléchir, et un peu comme face au rare « made in France » (ou « made in E.C. » faudrait-il dire) contre ses multiples concurrents, devenir conscient du choix de société que nous faisons tous les jours, et acteur dans une certaine mesure d’un changement qui après tout n’est pas impossible.

Vive la liberté.

Ciao
MfS

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