ONCE UPON A TIME
A BLOG OF...
... BUSINESS & HOBBIES, POETRY & SPORTS,
... LIFE & GENERAL OPINION

lundi 19 novembre 2007

La France a peur

Lancement du blogothon. C’est aussi l’intitulé d’une chanson interprétée par Mickey 3D (« … tous les soirs à 20h… »), mais c’est pour moi d’abord le titre de cet article de société, certains diront politico-social, une analyse de texte mêlée à mes réflexions critiques que j’aurai pu appeler « la perte de confiance ». Le symptôme décrié est bien le même que pour M3D, mais je n’en fais pas une revendication politique comme Mickey de qui je préfère franchement le très nostalgique « Johnny Rep ».

Au gré de mes périples et transits, je me suis mis à lire un peu la presse économique, les Echos ou le Monde entre autres. Et je me suis intéressé à un sujet qui confortait ma propre analyse sur la perte de confiance des français dans les institutions en général. En guise d’introduction, et pour illustrer le fait que ça ne date pas d’hier, je vous suggère la relecture de la courte brève « La foi ».

Dans les Echos du 23/10/07, Jean-Marc Vittori se pose la question « Pourquoi la France ne se fait plus confiance ? ». Rapidement, il confirme que « la défiance a pris racine », et que même les français de l’étranger sont touchés. C’est apparemment assez facile de le mesurer dans les différentes enquêtes d’opinion.

Alors pourquoi est-ce important ? Parce que selon moi, nous aspirons tous au bonheur, et la perte de confiance, c’est la première étape avant de s’éloigner du bonheur. Ensuite, vient l’exaspération et la peur, puis la colère. La colère mène souvent aux guerres et aux malheurs. C’est assez simpliste, mais ça permet de positionner le niveau du moral des gens sur une échelle, et donne un indicateur à nos chers décideurs pour faire avancer leurs affaires.

Vittori poursuit en expliquant au travers de spécialistes (Yann Algan, Pierre Cahuc) que le déficit de confiance est lié au fonctionnement de l’état et du modèle social. Tout ça s’étant construit en France autour de « bases corporatistes et étatistes », qui s’effondrent plus ou moins depuis la fin des « Trente Glorieuses ».
Le capitalisme familial d’avant-guerre ayant fait place à une version beaucoup plus bureaucratique, ce basculement est décrit comme « une rupture idéologique nette avec le dogme libéral ». Après une explication assez fouillée sur les actions dans ce sens de Pétain et même de la Résistance, Vittori explique que la France a choisi une voie dirigiste, avec l’état pour acteur central, en développant pourtant des multitudes de privilèges comme les Régimes spéciaux (qui nous distinguent le plus souvent de nos voisins).

Or, « étatisme et corporatisme engendrent des spirales de défiance » par des inégalités statutaires (par exemple), dans un mouvement égoïste pour la préservation des avantages et avec l’Etat qui, par son opacité, alimente la suspicion. D’autres conséquences sont d’ailleurs aussi mises en lumière comme les déficits chroniques et la sous-représentativité syndicale.

En gros, les réformes actuellement en chantier ne seraient selon Vittori même pas suffisantes, car la décentralisation nécessaire de l’Etat qui doit permettre de redonner confiance, est elle-même un projet immense.

Dans le Monde des 28-29/10/07, Rémi Barroux publie en 1ère page l’appel suivant : « les Français sont inquiets mais pas si mal lotis ». Il commence par y amener l’idée que les français broient du noir en dépit de la bonne santé relative de leur pays, s’appuyant sur des sondages comparatifs dans plusieurs domaines. Le français craint et se plaint, de devenir pauvre, de sa méfiance envers la Justice, la police, les syndicats, l’Europe, etc.
Il continue un peu plus loin son papier, en décrivant que la France est plutôt moins pauvre que la moyenne européenne, mais qui est le pays qui en parle le plus (notamment dans la saison hivernale).
Cela conduit donc Barroux à faire ce portrait-robot paradoxal, qu’il conclut en citant Martin Hirsch (homme de gauche, associé au gouvernement actuel) : « Les protections sociales traditionnelles marchent moins bien et la gloriole pour le modèle social français qui répondrait à tout, ramenée à la réalité, crée l’angoisse. ».

En conclusion, j’en déduis que notre fameux modèle social, tant mis en avant par l’opposition parlementaire ces 15 dernières années, est exactement ce qu’il faut réformer en profondeur en décentralisant et responsabilisant les gens, plutôt qu’en les assistant par un Etat qui est tout est rien, et surtout pas garant du bonheur. Les temps ont bien changé depuis 1945, malheureusement certains dogmes politiques ne se sont pas encore adaptés, et c’est exactement le contraste qu’on observe sur les lignes politiques démocrates sociales entre l’Europe et la France.

Et les gens que nous sommes ont ainsi perdu confiance dans ceux qui auraient du se réformer depuis belle lurette.

A bon entendeur, re-re-salut.

Ciao
MfS

1 commentaire:

Michel S. a dit…

Une petite note pour dire que cette société française est aussi celle qui consomme le plus d'anxiolytiques en Europe. Il y a donc bien une crise de la société civile en France.

La confiance ne revient pas encore, et le défi consiste à réussir à la redonner...

Glossaire alphabétique (2007)

Glossaire alphabétique (1er semestre 2008)

Glossaire alphabétique (2e semestre 2008)

Glossaire alphabétique (2009)