La tentation est grande de raconter ma petite aventure avec le FC Metz dans ce nouvel opus de SEGA / Sport Interatives, mais je voudrais d'abord faire une analyse critique du jeu auquel je joue depuis la mi-novembre, soit quelques jours après sa sortie. Avec cette nouvelle version, le réalisme est encore plus flagrant, et les passionnés ne s'y tromperont pas.En fin d'article, je raconterai succintement ce qu'il est advenu de ma 1ère saison à la tête du FC Metz en Ligue 2.
D'abord...
Pour tous ceux qui cherchent à jouer avec leurs joysticks à du football 3D et marquer des buts avec Thierry Henry ou Cristiano Ronaldo le danseur, oubliez immédiatement Football Manager (FM). Même si c'est vrai, la 3D est enfin apparue dans cette version 2009, on joue le rôle de l'entraîneur et pour être précis, plutôt même celui d'un directeur sportif à la Claude Puel voire davantage. Sous certains aspects on a presque le contrôle total sur le club, si ce n'est que le merchandising, le sponsoring ou certains aspects particuliers liés à la présidence des clubs ne sont qu'éffleurés ! Pour l'instant !!Bref, c'est un jeu pour passionnés de la stratégie sportive, de la gestion d'homme, et un peu du business sportif aussi.
Les autres nouveautés
- Je n'achète qu'une version sur 2 depuis quelques années, c'est-à-dire que l'analyse d'écart qui suit a pour référence FM 2007. Outre cette gestion d'un match qu'on visualise en 3D avec des petits bonhommes qui n'arrêtent pas de courrir, des améliorations notoires ont été apportées à la tactique pendant le match. Les rapports de l'adjoint pendant la rencontre sont assez importants et doivent être pris en compte pour bien museler l'adversaire. Quand j'ai eu compris la chose, mes résultats ont changé !- De plus, les conférences de presse d'avant et d'après matchs sont relativement bien détaillées. Les joueurs sont très attentifs à ce qui y est dit, et quand l'entraîneur y envoie son adjoint, il peut parfois s'en mordre les doigts. Ma stratégie a été plutôt orientée sur la prudence avec les médias, et je n'ai pas testé de partir en claquant la porte (option véridique).
- La contribution à l'élection des meilleurs joueurs est une nouveauté plaisante, même si stratégiquement elle ne m'est parue qu'assez accessoire, si un de ses joueurs n'est pas partie prenante.
- L'interface plus affinée est agréable, bien que les couleurs pastelles de l'interface par défaut m'ont un peu saoulé. J'attends avec intérêt des kits plus designs.
- J'ai récemment installé les facepacks versions Pannini, toujours intéressants pour les collectionneurs d'antan, mais j'avoue que les têtes en gros plan sont quand même mieux intégrées. Cela dit, le réalisme est là, et il faut maintenant se casser la tête pour trouver des pans entiers de la réalité non couverts par Football Manager 2009.- N'oublions pas non plus de rappeler que l'ergonomie générale avec de multiples écrans de synthèse classés par thèmes et la navigation logique sont à la base d'un vrai confort du joueur vidéo, agrémentés depuis les dernières versions d'analyses graphiques tout à fait honorables.
Les transferts et l'argent
- Au départ du jeu, et à la fin de la saison ou au mois de janvier démarre la passionnante période des transferts. Si celle-ci a peu évolué dans les dernières versions, elle est complète et le rééquilibrage des offres reçues est un confort de gestion pour les petits clubs; en gros, il y a souvent un club pour acheter un joueur en mal de titularisation. J'avoue que le verrouillage assez important de FM 2007 était parfois délicat sur ce point.- Concernant la gestion financière du club, les ouvertures avec le comité exécutif pour adapter le budget et faire des efforts ont progressé, et ça marche assez bien.
Divers autres points forts
- J'apprécie encore les affiliations de clubs (inchangées), l'entraînement et les préparateurs (idem aussi), les suggestions de recrutements de l'adjoint (nouveau, pas mal), le menu de comparaison des joueurs (un classique désormais), les primes collectives (nouveau, joue sur la motivation en fin de saison), le jeu des rumeurs (nouveau, pas mal - mais peut s'améliorer-) ou bien sûr le module d'entrainement simple et clair (inchangé). J'aime beaucoup aussi l'extension qui a été faite sur la notion de confiance à différents aspects du club (recrues, compétitions, joueurs, etc.) parce qu'on le voit dans la réalité c'est effectivement une des bases du fonctionnement des grands clubs professionnels (ex. Voyez donc comment un OM ou un PSG tombe si facilement dans la crise comparativement à un OL).Les hics
- Le système d'installation du jeu s'est compliqué (par Steam et activation en ligne), et il faudra bientôt être informaticien de métier pour la réaliser correctement. Sans les forums en ligne, c'est franchement galère !
- La tactiques graphiques a bizarrement évolué vers du moins bien; en fait, les possibilité sont peut-être plus réalistes, mais offrent moins de souplesse quant à la personnalisation des mouvements. Le reste des caractéristiques individuelles comme collectives m'apparaît identique, sauf qu'on voit tout de suite par un jeu de couleurs si le joueur est adapté au poste ou pas. Ca compense.
- La gestion des ventes d'abonnement ne m'est pas apparue comme ayant un sens particulier, sauf à être un indicateur pour les recrutements durant cette période.- Un autre "bof" sur le statut très officiel des choix de capitaîne et de vice-capitaîne; ça doit être un truc anglo-saxon d'en faire tout un fromage, je ne vois pas trop à quoi sert l'extension de la fonctionnalité ici.
- Enfin, l'écran des transferts du club est un peu compliqué à lire désormais, surtout si on cherche un résumé par saison des transferts et prêts effectifs.
Tout cela ne fait pas de FM 2009 un raté...
La base de données
... et pour cause, puisque j'estime que plus de la moitié du succès de ce jeu est due à sa base de données réaliste, vaste et complète sur les caractéristiques de chaque joueurs des meilleurs divisions de chaque pays. J'aime aussi à dire que les règlements assez pointus de chaque compétitions sont bien intégrés, ainsi que les législations locales.- Ceci fait de FM 2009 un outil d'avant-garde pour découvrir les perles à venir, tel des Saviola, des Philippe Mexès ou des Carlos Tévez qui surgissaient 3 ou 4 saisons avant leur niveau international réel sur les écrans des "petits managers" que nous sommes. Certains clubs pros ne s'y trompent pas.
Trop réaliste ?
Finalement, le problème avec Football Manager 2009 c'est qu'il est devenu très réaliste, non seulement sur la précision et l'étendue de sa base de données de milliers de joueurs à gogo, mais aussi sur les pratiques et règles qui régissent le football moderne. Ce qui veut dire que les exploits du type : "je prends une petite équipe en 5e division, et 6 ans plus tard (c'est-à-dire quelques semaines de jeu) je suis en Champions League", ça ne marche pratiquement plus. D'abord, quand on prend un petit club on a de petits moyens et les grandes stars suicidaires au point de venir s'exiler dans la cambrousse locale ne courrent pas les rues. Ensuite, jouer une saison s'est notoirement allongé, du genre 40 heures de jeu. En fait, je pense que ma méthode de jeu a gagné au moins 40% de temps entre FM2007 et FM2009.
Il est bien fini le temps de Championship Manager 4 (un des ancêtres) où je prenais en prêt des grands stars du Réal à l'Amiens SC.
FC Metz, une saison en L2
Venons-en finalement à ma partie jouée sur une base de données moyenne avec 2 pays jouables : la France (jusqu'au National) et l'Allemagne (2 niveaux). J'ai pris la précaution de mettre à jour mon effectif dans la base par rapport aux derniers transferts réels (ex. Rippert et Brégerie rejoingnent le club) ce qui m'octroîe une chance supplémentaire de renforcer le club par rapport aux données réelles. Je demeure toutefois raisonnable pour atteindre l'objectif de la remontée en L1, et recrute à moindre frais. Malheureusement l'expérimenté Ljunberg recommandé par mon adjoint préférera rejoindre Aachen. De même Pirès restera insensible à mes appels du pied.
En revanche, Mario Espartero effectue son retour, ainsi que 5 prêts qui gonflent encore l'effectif (Cesar DC, Valvidia MDC, Metaj MC, Adailton MO D, Camerling BC).
Ceci me vaut une position de 3e favori des médias derrière les RC Lens et Strasbourg, et devant Sedan, Montpellier et Troyes. Du beau monde.
La difficulté au FC Metz c'est d'abord sa pléthore de joueurs et sa basse moyenne d'âge, surtout en attaque, et une espèce de double clan rapidement identifié entre les Sénégalais (Les 2 Gueye, Cissé, Diop, N'Diaye) d'une part et les autres joueurs d'autre part. Seul le bon Cardy fait le lien et c'est pourquoi j'ai tout fait pour le conserver malgré des tentatives de débauchages par des clubs de Ligue 1.
Je choisis aussi de gonfler au maximum la prime de victoire de Ligue 2 pour avoir la meilleure motivation de l'équipe, alors focalisée sur cette compétition.
Et c'est parti avec un début honorable, mais qui devient vite assez moyen. L'équipe s'essouffle vite (10e à fin septembre). Vers fin octobre, la presse indique que "je dois me battre", il faut comprendre "pour garder ma place". Les dirigeants attendent plus de mois, et j'ai deux leviers : une cagnotte transfert encore intacte et les 'trucs' du nouveau jeu à maîtriser.
Je redresse alors la tête en novembre, notamment avec une victoire 9-0 en Coupe de France à Marignane, comme l'explosion d'un talent un peu contracté en ce début de saison. La confiance ne va pas tardée à revenir.
L'effectif que je gère a des forces, notamment un Cheikh Gueye fait du bon travail en arrière droit et Sébastien Renouard tient bien l'équipe en meneur de jeu. La défense centrale s'est stabilisée autour d'un axe Strasser-Matheus, qui devient parfois Strasser-Diop au gré des blessures du brésilien. En milieu défensif, c'est le messin François qui tient la baraque, et qui se présente en leader solide du groupe. C'est d'ailleurs à lui que je demande finalement à réunir les joueurs aux abords de la trêve pour se redresser.
Reste donc à trouver une efficacité régulière en attaque, et pour ça un recrutement devra être envisagé. C'est finalement Joffre Guerron, un Equatorien qui, végétant sur le banc à Getafe, sera l'heureux élu pour plus de 3,5 Mio d'euros réparti en plusieurs clauses pour étaler les coûts.
Avec lui, ainsi que le défenseur nigérian Olajengbesi arraché à Fribourg en Bundesliga et des renforts dans le staff du club, je lance mon équipe dans une série d'invincibilités records (13 matchs) passant à la 7e place à début mars puis 3e à la fin du même mois grâce à une victoire éclatante sur le RC Lens (4-3). Mon équipe-type stabilisée dans un 4-1-3-2 assez défensif est alors :
1. Marichez (cap.)
2. Cheikh Gueye (parfois Brégerie)
3. Delgado
4. Olajengbesi (souvent aussi Matheus Vivian)
5. Strasser (Diop aussi)
6. François
7. Cardy (à la rigueur Johansen)
8. Barbosa (parfois Espartero ou Rocchi)
9. Guerron
10. Renouard
11. Cissé (ou Babacar Gueye)
Après une défaite contre Chateauroux puis à Tours, qui me font craindre le pire, nous réenchainons sur 2 victoires finales qui assurent le club de l'accessit à l'élite française du football (2e derrière Lens).
Mission accomplie après plus de 40 heures de jeu.
... et la partie continue !
Pour info, Lyon est champion de L1, devant l'OM et Bordeaux, le Bayern remporte la Bundesliga devant Brème et Wolfsburg, et Man Utd bat la Roma en finale de la Ligue des Champions.
Quelques liens :
- Football Manager et L'entraîneur (les origines) sur Wikipedia.
- Le trailer officiel en VO de Football Manager 2009
- Une pub marrante sur Football Manager 2005, à l'époque c'était le renouveau !
- Un aperçu de la 3D animée
- La version 99/00 avec laquelle j'ai commencée, vue sur jeuxvideo.com.
J'espère avoir pu transmettre un peu de la puissance de ce jeu, qui, croyez-moi, n'a rien à envier aux fonctionnalités des meilleurs outils professionels de gestion de données !
Joyeux Noël aux petits entraineurs.
Ciao
MfS
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