Quant au second texte que j’ai choisi de publier en même temps sous le premier, il ajuste le tir et sonne comme la prise de conscience que la donne change fondamentalement avec la démocratisation de la toile :
Internet
« Le nouveau média que constitue le réseau mondial Internet se développe aujourd’hui à une allure exponentielle. Les connexions sont possibles à partir de toutes les grandes villes d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord, d’Australie, du Japon et de très nombreuses universités par ailleurs. Cette banque de données universelle est un moyen de communication révolutionnaire.
Internet n’est sans doute qu’à ses débuts. Il permet de communiquer par mail, mais surtout de consulter des pages informatives sur toute la planète. Le réseau des réseaux permet aux scientifiques, aux universitaires, aux passionnés, et maintenant à M. Toutlemonde de se connecter sur un serveur diffusant n’importe quelle information.
Un premier danger est devant nous. Toute page compatible hyper-texte peut être lue. Mais qui contrôle son contenu ? Il peut y avoir des infos confidentielles, dangereuses ou portant atteinte à la morale. Heureusement de nombreuses associations ont commencé à agir. Les effets sont sensibles et une poursuite dans cette direction est nécessaire pour ne pas polluer l’image de la technologie.
Une deuxième effort à consentir sera en faveur d’une plus grande rapidité. Les ordinateurs sont toujours plus rapides, les réseaux de plus grands débits, mais les connexions augmentent de telle manière que la navigation n’est quand même pas confortable. Les temps d’attente sont largement trop élevés.
Ce moyen doit également laisser à chacun une chance d’y participer. Pour le moment, tout le monde ne peut pas acquérir le matériel requis pour surfer, soit parcourir les autoroutes de l’information. Il s’agit de démocratiser et donc de faciliter l’accès à presque tout le monde. D’ici 10 ans, tous les jeunes d’Europe devraient maîtriser ce moyen sans exception. Ces procédés sont si formidables pour la connaissance humaine qu’il ne faut pas rater l’enseignement de son utilisation.
C’est aussi une promotion artistique puisqu’aujourd’hui de nombreux étudiants et associations ont la possibilité de personnaliser leur image par une page web. Cette page d’un étudiant est visible par des millions de personnes en temps réel ! Est-ce que cette possibilité sera maintenue ? Il est vrai qu’Internet devient une vraie jungle difficile à maîtriser et à contrôler. Mais l’art et la liberté sont aussi des mots clés du même ordre que la communication.
On ne peut qu’espérer qu’Internet se développera encore dans le bon sens, vers la démocratisation, le contrôle du contenu, l’organisation par thèmes et l’accroissement associé à l’accessibilité de la connaissance. Aujourd’hui, Internet est à ses débuts, il ne faut pas rater le travail que nous faisons aujourd’hui pour demain.
Que le monde n’en soit que meilleur. »
MFS, le 19/02/1997 à Stuttgart.
* * *
Internet (2) : Ne sous-estimons pas l’impact du réseau
« Si on devait parler d’une révolution de la fin du XXème siècle, ce sera sans doute celle de la toile constituée par le réseau Internet et sa démocratisation depuis le milieu des années 90. Certes, Internet est un fantastique moyen de communication, mais je crois vraiment que c’est bien plus que cela.
Les possibilités d’extension de l’Internet sont immenses ; à tel point qu’au delà de devenir un moyen de communication (et de renseignement) extraordinaire, je pressens que le réseau mondial étendra sa puissance sur notre mode de vie quotidien.
Faire ses courses, voter, se former à un nouveau métier, lire et se détendre, font partie des activités déjà ou bientôt en vogue, dont je crois pouvoir dire aujourd’hui qu’un jour ou l’autre elles deviendront des choses pour lesquelles Internet sera un ou le biais.
Pourtant, la France n’a pas pris la mesure du phénomène, surtout lorsqu’on compare le taux d’équipement général (particulier, public ou professionnel) des Anglo-Saxons, des Scandinaves, ou des Japonais. Ce retard (un peu traditionnel) pourrait être lourd de conséquences des points de vue technologiques et commerciaux, mais aussi dans la culture (tant vénérée chez nous) qui partout ailleurs se généralise plus vite sur le réseau.
Quant aux (r)évolutions technologiques, je ne m’avance pas trop en écrivant qu’elles passent au second plan devant la dimension sémantique de la toile (le « web »).
Je crois qu’un jour viendra, où toutes les maisons seront équipées du matériel nécessaire, où tous les enfants sachent employer les commandes du B-A-BA de la navigation-communication, où personne ne se sente exclu de ce progrès. Ce n’est peut-être pas pour tout de suite, mais la progression est si rapide, qu’on peut l’espérer pour bientôt.
Le XXIème siècle sera peut-être celui de la communication et du partage des informations, en tout cas l’amorce de cette révolution vient de se faire et j’espère ne pas rater le coche.
Ah, si seulement ça pouvait améliorer le monde.
Beaucoup d’espoirs se fondent sur cet « apocalypse » , les nouvelles perspectives qu’elle offre sont dignes d’une évolution significative de notre civilisation. Nous ne pouvons que souhaiter que les autoroutes de l’information ouvrent la voie vers un avenir meilleur. »
MFS, le 29/03/1998, Paris Xe.
Voilà donc comment je voyais le web il y a 10 ans ; à bientôt pour encore quelques brèves dans le même esprit, mais sur d’autres thèmes.
Ciao
MfS
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