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lundi 28 juillet 2008

Bye bye départements !

Un peu d’éclairage sur un sujet qui tend à venir et repartir et qui pourtant ferait tant de bien à la vieille France qui se dépérit de jour en jour. Ne perdons pas espoir et avançons…

Issue des travaux de la fameuse commission Attali pour la « libération de la croissance » (il ne reste plus qu’elle de captif depuis l’heureuse libération d’Ingrid Betancourt), l’idée de supprimer les départements est pour le moins controversée en France. Pour être clair, je me demande pourquoi ?

La réforme et la commission Attali
Si la personnalité de Jacques Attali est loin de faire l’unanimité à droite comme à gauche, il faut reconnaître aux travaux de la commission qui porte son nom d’avoir mis les pieds dans le plats sur un certain nombre de sujets. La France a besoin de se remettre en cause pour redevenir compétitive, c’est certainement ce qu’il faut comprendre dans le mouvement poussé des réformes, et en particulier dans certaines propositions de cette commission qui a accouché de ses résultats en Janvier dernier.

Un combat symbolique
Et pourtant, tant de résistance, tant de protestations, et au moins autant sur la forme que sur le fond ! Les dernières en date sur le sujet qui nous intéresse se font entendre à propos du nouveau système d’immatriculation des automobiles neuves (SIV) qui entrera en vigueur en 2009, puisque la numérotation sera liée directement au véhicule et plus au département et au véhicule.


« Mais que fera-t-on donc sur la route des vacances si on ne peut plus passer son temps à réciter les départements de notre beau vieux pays ? » entend-t-on pleurnicher des plus simples badauds aux plus illustres députés, et pourtant il reste une place notoire à droite de la nouvelle plaque !

Au passage, on n'aura jamais nos déliriums à l'allemande...

Une subdivision artificielle et pas très culturelle
Je veux bien concéder aux départements français créées en 1789 une connotation historique voire vaguement culturelle, mais il ne faut pas exagérer ce rôle. Prenons 3 exemples de départements où j’ai habité, sur les 100 actuels :

1) La Moselle (57), dans sa forme actuelle existe depuis 1919 et a été et est encore parfois coupée en 2 entre la Moselle Romane et celle dite « Germanique » (communément appelée « Moselle-Est »). Les différences existent, la langue, l’accent et les manières y sont parfois nuancés. Sans parler des subdivisions, entre le Nord industriel et le Sud plus naturel, le Pays de Bitche et ses particularités, ou celles de la zone des trois frontières, etc. Voyez donc la complexité de son blason ci-contre.

2) Le Nord, territoire très allongé, partagé entre les cultures flamande, picarde et du Hainaut, dont une partie de ce dernier territoire (Valenciennes et alentours) ont même revendiqué un département propre et distinct de Lille et du « 59 ». La grande population et sa densité importante souffre d’une industrialisation irrégulière malgré les efforts considérables que l’Etat à su faire depuis 30 ans.

3) Paris, la ville capitale du pays à son propre département, le 75. A quoi ça sert ? Je me le demande encore, si ce n’est pour se distinguer des autres (à la parisienne) et justifier des administrations et du fonctionnariat viscéral de ce pays.

Et je ne suis pas le seul à analyser le point avec détachement. De temps en temps sur un forum on trouve des assertions intéressantes dans ce sens. Ici, Yann le 12/01/08 sur le telegramme.com :

« Même si les départements remplissent plutôt bien les missions qui leur sont confiées (actions sociales, collèges, tourisme ...), il faut souligner que ces structures sont purement administratives et ne reposent sur aucune réalité culturelle ou géographique (…)Aujourd'hui tout le monde s'accorde à dire qu'il y a trop d'échelons administratifs qui contribuent à des gaspillages d'argent et d'énergie. Entre la Région et le "pays" de la loi Voynet (ou la Communauté de commune), le département est en trop. (…)la meilleure preuve du peu de légitimité des départements est leur nom : dans la plupart des cas, il s'agit de noms vides de sens comme des rivières qui coulent par là par hasard. Aujourd'hui qui peut donner le nom des habitants de Saône-et-Loire ou du Loir-et-Cher ? Deux cents ans après leur création, les habitants de nombreux département n'ont toujours pas trouvé de nom pour se définir. Ca ressemble bien à un manque d'attachement... »

Pour les histoire de langues locales, je suggère d’ailleurs de jeter un œil ici, où l’on ne voit que très rarement une superposition des dialectes et parlers locaux avec le découpage des fameux départements.

La gestion du changement
En somme, ce côté « identification culturelle », je n’y crois pas beaucoup ; il ne faut surtout pas oublier que le découpage de la Révolution était très arbitraire et a quelque peu forcé la disparition de certaines provinces ancestrales (ex. le Berry, la Provence, la Gascogne, etc.) de l’histoire française… L'objectif avoué à l'époque était de remplacer les provinces liées à l'Ancien régime et de casser tout provincialisme. Tiens, tiens !
Je crois plutôt dans un petit caprice de résistance au changement des plus classiques, mené aussi et en partie par certains opposants politiques qui trouvent là une bonne occasion pour casser du sucre sur le dos du pouvoir.

Des économies, de la simplicité, de l’efficacité

Pour améliorer notre pouvoir d’achat, faisons des économies de masse et transférons donc les compétences et responsabilités plus ou moins bancales des 100 départements actuels aux régions et aux communautés d’agglomérations qui se feront un plaisir de rivaliser avec leurs équivalents européens. Quand je pense que la pauvre Lorraine pèse encore moins que la Sarre qui a peu de crédit outre-Rhin…
N’a pas déjà suffisamment de subdivisions (Europe, Etat, Région, Département, Circonscription, Communauté d’agglomérations, Commune, et j’en oublie) autour de nous et de frais correspondants à payer ?

En janvier, 20 minutes.fr publiait ici :
« Si chaque collectivité locale est censée avoir des domaines d'action spécifiques, des doublons existent dans la pratique. L'enchevêtrement des compétences favorise donc le gaspillage financier et humain. Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France et président (PS) du Conseil général des Côtes d'Armor, reconnaît des doublons entre collectivités locales dans les domaines de développement économique, le sport, la culture, le tourisme et la jeunesse. Il pointe du doigt également certaines redondances entre départements et l'Etat dans les affaires culturelles ou l'action sociale et sanitaire. Aussi, la commission Attali regrette que les différentes collectivités prélèvent des impôts sur la même assiette (par exemple, la taxe foncière). Il est donc difficile pour le contribuable, estime la commission, d'évaluer la responsabilité des politiques dans les hausses d'impôt. ».
Que de bonnes raisons encore !

Les régions, seules structures locales de taille à lutter culturellement et économiquement à l'échelle planétaire


Vive les régions !
Soyons clairs, les arbitraires départements sont aujourd’hui archaïques et n’ont pratiquement plus aucune justification technique (cf. le voyage en cheval d’une journée pour atteindre le chef-lieu) ou d’anti-provincialisme (les Corses, les Basques ou les Kanaks néo-calédoniens n’ont pas besoin de ça). L’avenir est aux régions, même aux super-régions, j’en suis convaincu. Ce n’est pas rien si les 2 Normandie se sont rapprochées, et si les idées de Nouvelle Lotharingie foisonnent dans les esprits rêveurs ou hyperactifs.

Et pour terminer sur une formule qui ne vaut pas plus que ce qu’elle est :
Adieu « 9-3 », les 75, les 13-istes, la bande des 50-60 du Nord et de l’Est, et toutes ces administrations superflues, et bonjour les économies, l’efficacité et la responsabilité !
... et tant pis pour ceux qui louent les raisons prosaïques ( par exemple) pour lesquelles c’est techniquement difficile ou pas souhaitable, ce sont les idées simples qui sont les plus grandes dans ce genre de réformes.

Ciao
MfS

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