ONCE UPON A TIME
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jeudi 26 mars 2009

Entre La Chapelle et Gare du Nord

Fausse prose parisienne pour une visite souterraine en 5D (l'espace, le temps, voire l'odorat)

Ca fera bientôt 10 ans que de temps en temps, voire assez souvent, je prends ce chemin qui circule sous Paris et que des millions et des millions d'autres ont déjà pris. Des milliers et des milliers (de nombreuses dizaines, j'en suis sûr) l'empruntent même chaque jour, croisant les mêmes personnes assises là, sentant les mêmes effluves nauséabondes de ci de là, et se dépêchant de passer dans cette zone de quelques hectares de surface, dont je m'empresse ce soir de trouver une âme.

Les usagers-clients de la ligne 2 du métro parisien connaissent cette particularité de la ligne pour accéder à la Gare du Nord : soit on sort à Barbès-Rochechouart en utilisant la ligne 4 pour une seule station, soit on va jusqu'à l'arrêt de La Chapelle, un cran plus ou moins loin, et on marche un petit peu dans les sous-sols métropolitains pour rejoindre les Grandes Lignes ou les RERs. Ce chemin alternatif, nous sommes encore si nombreux à l'avoir parcouru aujourd'hui, en sautant dans les escaliers sur la rampe du passage aérien de la ligne 2, pour atteindre les souterrains dont les premières embûches sont un large escalier bétonné, quelques dizaines de mètres plus loin, une combinaison d'escaliers roulants et d'escaliers classiques, puis une barrière de contrôle des tickets de métro. Ca y est, la chevauchée dans le tunnel en faux plat montant peut commencer et le palpitant s'active.

On a déjà passé les refileurs d'annonces pipos, puis les revendeurs de gadgets fluorescents, voilà maintenant qu'on croise le malheureux estropié et ses 2 moignons, puis plus loin un autre barbu assis réclamant l'aumône lui aussi. Ils doivent les connaître, les recoins dans ce passage ! Les odeurs ne sont pas agréables dans ces sous-sols, et à mi-distance d'avec l'accès aux trains, voilà même que les toilettes se manifestent. Pouah ! Vite passées, on s'enfonce maintenant dans les dédales de galeries, d'escalier et de portes dérobées, dont celle de la Police que j'observe du coin de l'œil au cas où de l'action daignerait perturber le brouhaha de la plus grande station européenne.

Ici on croise de tout, de la bande de blacks glandeurs, à la petite chinoise égarée, en passant par des jeunes filles en fleurs piailleuses et multicolores, à des hommes et des femmes d'affaires qui contrastent avec le reste. Là on prend la mesure de la société multiethnique, et de la distance incroyable qui nous sépare du train-train du paysan provincial moyen traditionnel dans sa campagne. Ici, c'est un autre pays, un autre univers. L'individualisme, ajouté d'une atmosphère de brutalité extraordinaire, confère à ces lieux des capacités anxiogènes certaines. Rappelez-vous de ça et de ça.

Quand on a passé le chinois et ses odeurs de cuisines bizarres, il reste une pizzéria moderne, puis quelques décamètres pour arriver à l'accès directs aux quais. On approche du but, la course poursuite atteint son paroxysme, il ne reste certainement que quelques minutes avant le départ du prochain train. J'enfile encore mon ticket de métro pour me présenter devant cet écran magique presque tout jaune qui déterminera encore combien d'escaliers en tunnel je laisserai de part et d'autre pour trouver mon train. Mais avant, j'ai encore un compostage à faire : celui du ticket de train ! Voilà, nous y sommes après 4 ou 5 minutes de course effrénée, l'escalier montant vers le quai et le train, et le retour promis vers la maison...

Quelle péripétie, bien difficile à comprendre pour tous ceux à qui tout ça est bien étranger !

Ciao
MfS

2 commentaires:

Manu a dit…

J'ai adoré le description de ton aventure.

Anonyme a dit…

C'est marrant.
Ce même jeudi ou tu publie cet article sur le métro, en sortant de l'hotel Oû j'avais séjourné brièvement à la Porte Maillot - je m'interrogeai sur la faible probabilité que je puisse croiser une connaissance en allant de mon hôtel à la Défense - avec un vague pressentiment.

A peine entrer dans une rame de la ligne 1 - qui vois je? Mon ancienne voisine (Sandra P. (P. pour bakchich ou kickback) à quelques mètres de moi.
C'était naturellement très sympathique et je pense qu'il s'agissait d'une des rares fois ou cela s'est produit lors de mes présences à Paris.

Drôles de coincidences tout ça!!!
J'ai bien du mal à interprèter tous ses signes??

Quoiqu'il en soit j'aime beaucoup le métro parisien, ses odeurs, ses couleurs, cette promiscuité qui met tout le monde sur un pioed d'égalité, ses ambiances, ce travail titanesque, etc...
Ca nous permet de pénétrer les entrailles de Paris et crée un lien particulier avec cette ville.

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