La contre-bande du XXIe siècle est devenue numérique. Des millions de gens téléchargent régulièrement des fichiers audio ou vidéo ou divers via Internet, court-circuitant les réseaux de distributions commerciaux de tous ordres. Ceci amène les Etats, et la France en ce moment, à légiférer plus ou moins maladroitement pour contrevenir à ses dérives, instaurant des systèmes de surveillance pourtant souvent redoutés. Be carefull, Big Brother is watching you !Malgré les prises de position d'une majorité de vedettes concernées, des maisons de disques, des diverses entités concernées par le manque à gagner, le petit jeu de quelques petits malins est devenu une pratique généralisée où seuls quelques contre-venants maladifs sont sanctionnés. L'Etat aura bien du mal à faire respecter numériquement le droit établi de propriété intellectuelle. Ce qui conduira à l'affaiblissement peut-être inéluctable du style d'art typique des 80 dernières années - et donc quelque part à un changement notoire de l'appréhension de l'image et du son pour le grand public.
Tous les jours, j'entends que les solutions techniques envisagées pour faire respecter la loi peuvent être contournées d'une manière "évidente" - tous les jours (ou presque) j'entends un tel ou un autre se féliciter fièrement et si égoïstement d'avoir récupéré une source vidéo récente gratuitement. Et en même temps d'autres comme moi payent un abonnement à la télé numérique, leurs places de cinéma, leurs CD ou leurs livres dans les boutiques, etc. La rupture numérique que l'on croyait sociale - pour dire liée à la richesse personnelle - est donc plutôt morale.
En cela, la société moderne échoue et sombrera dans l'ombre ('Darkness') qu'elle aime tant décrier dans ses discours ultra-classiquement galvaudés de bonnes gens. Et désormais, ces biens bonnes gens trouvent souvent de bons tons de dire qu'elles n'y voient pas tant de mal que ça à télécharger à volonté. Si ça ce n'est pas de la démagogie, alors tout va bien et arrêtons de nous plaindre.
Si non, souvenons-nous que l'honnêteté vis-à-vis de la Société commence par sa propre dignité - et qu'à défaut Orwell ne sera pas loin.
"Fais bien..." qu'il disait...
Ciao
MfS
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