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jeudi 3 janvier 2008

Bilan politico-médiatique 2007

Avant de regarder (définitivement ?) devant nous, et inspiré de commentaires lus sur le web, j’ai adapté un texte pour faire ma propre rétrospective politique hexagonale de l’année passée.

L’année 2007 s’est avéré amener un tournant « remarquable » dans l’histoire politique de la France. C’est sur ce constat, que j’ai décidé de commenter avec mes mots les 12 derniers mois politico-médiatiques.

LA RUPTURE
On disait qu’il ne pensait plus qu'à ça en se rasant et 2007 a été pour Nicolas Sarkozy celle de la concrétisation de sa principale ambition : remporter haut la main l’élection présidentielle. A peine élu, le leader d’une droite requinquée a imposé un net changement de style à l'Elysée, entre activisme (parfois interprété comme de l’hyper activisme), multiplication de coups d'éclat, voire, pour certains, ses aventures privées : divorce et photos dans les magazines «people».

Cette «rupture» à laquelle beaucoup ne croyaient pas (et d’abord à gauche), Nicolas Sarkozy en avait fait son principal thème de campagne, avec le slogan «travailler plus pour gagner plus». Un temps éclipsé par l'élection de Ségolène Royal comme candidate par les militants socialistes fin 2006, il revient en force dès le 14 janvier, avec son intronisation comme candidat de l'UMP lors d'un congrès spectaculaire.

DES OPPOSANTS EN DEBACLE
Côté socialiste en revanche, les ennuis s’enchaînent : suspension du porte-parole Arnaud Montebourg pour cause de mauvaise plaisanterie sur le couple Hollande-Royale, la fameuse «bravitude», le ralliement avec fracas d'un Eric Besson répudié à Nicolas Sarkozy, l’hostilité à peine voilée des éléphants à la nouveauté que représente la candidate rose...

Jacques Chirac, lui, s'efface relativement progressivement. Après des hésitations largement évoquées par la presse, le président sortant finira par apporter son soutien, du bout des lèvres, à Nicolas Sarkozy le 21 mars. Pour lui comme pour son Premier ministre, les problèmes commenceront bientôt. Rattrapé par l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin est mis en examen en juillet pour «complicité de dénonciation calomnieuse». Jacques Chirac le sera pour «détournement de fonds publics» dans le cadre de l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris. Les arroseurs se trouvent en quelques sortes arrosés...

Au premier tour de la présidentielle le 22 avril, les Français votent massivement et optent pour un duel entre Nicolas Sarkozy (plus de 31% des voix) et Ségolène Royal (environ 25 %). Jean-Marie Le Pen clairement écarté (10%), c’est avec plus de 18,5% des suffrages que le centriste François Bayrou prend la célèbre place du « troisième homme », et suscite convoitises entre les tours.
Et en premier lieu celles de Ségolène Royal, qui, malgré toutes les manœuvres politiques médiatiques (ex. l’entretien sur BFM) et peut-être privées (selon les révélations du mois de décembre), ne parviendra jamais à le convaincre de la soutenir publiquement.

NOUVEAU PRESIDENT, NOUVEAU STYLE
Le 6 mai, le verdict des Français tombe, sans appel : Nicolas Sarkozy est élu avec plus de 53% des voix. Il prononce un discours plutôt fédérateur, tout en se référant à un programme électoral auquel il veut se tenir, et ne tarde ainsi pas à imprimer sa marque à la tête de l'Etat.

D'emblée, ses premières vacances de président élu, sur un yacht prêté par son ami Vincent Bolloré au large de Malte, font des vagues, toujours relayées par une presse people qui n’attend que ça. La même polémique resurgira lors de ses congés aux Etats-Unis en août, puis en Egypte en décembre.

Nicolas Sarkozy nomme François Fillon à Matignon (sans surprise), un Premier ministre auquel il ne laissera qu’assez peu de place pour exister. Aux législatives de juin, il voit sa victoire confirmée avec l'élection d'une majorité UMP, certes moins fringante qu’auparavant en raison notamment d’une polémique (lancée par une opposition et en recherche désespérée de sujets de contestation) autour de l’idée d’une TVA sociale.
Et dans ce nouvel élan, il porte au gouvernement une nouvelle génération, symbole de sa volonté «d'ouverture» : Rachida Dati à la Justice, mais aussi la fondatrice de «Ni putes ni soumises» Fadela Amara et la jeune Rama Yade comme secrétaires d'Etat. Il débauche aussi quelques socialistes rangés du côté de la « sociale démocratie », dont Bernard Kouchner, nommé ministre des Affaires étrangères.

UN PAYSAGE POLITIQUE BOULEVERSE
Le PS, lui, n'en finit pas de se diviser, tout comme le couple Hollande-Royal, qui officialise sa séparation le 18 juin. Celui du chef de l'Etat tiendra à peine quelques mois de plus, quoique on (comprendre la presse people) ne saura pas vraiment déterminer quel était « l’état des lieux » lors de l’intronisation spectaculaire du nouveau président.
Le 18 octobre, Nicolas et Cécilia Sarkozy officialisent leur divorce, et 2 mois plus tard, le président fera à nouveau la «une» (des magazines people) en s'affichant avec le mannequin Carla Bruni.

Le Modem issu de l’UDF bayrouiste fait également face à de forts remouds, devant un nouveau parti concurrent créé au sein de la majorité : le Nouveau Centre, et alors que des initiatives naissent pour organiser la gauche sarkozyste (ex. Jean-Marie Bockel).

UNE CONTESTATION IMPOPULAIRE
Parallèlement, le Président et le gouvernement appliquent le programme présidentiel en lançant la réforme des universités (quasi-unanimement souhaitée, mais finalement contestée à l’automne par des minorités d’étudiants gauchistes qui ne tarderont pas à créer un climat de blocage), celle du marché du travail ou des institutions. Lui et son gouvernement s'attaquent surtout aux régimes spéciaux de retraite, avec un certain soutien populaire. Après une grève de neuf jours dans les transports, le pari est réussi : les syndicats de la RATP et de la SNCF décident de suspendre le mouvement pour négocier, malgré les positions des centrales syndicales dans l’attente et une "base" toujours réticente.

La mise en place des tests ADN pour les candidats au regroupement familial provoque en revanche un nouveau tollé (une autre polémique discutable) jusque dans le gouvernement (Fadela Amara), alors que Rachida Dati bouscule le monde de la justice avec sa réforme de la carte judiciaire au pas de charge.

Sur la scène internationale, Nicolas Sarkozy brille en juillet au travers de son éphémère épouse Cécilia qui ramène dans un avion français les infirmières bulgares détenues depuis plusieurs années en Libye. Le président affirme n'avoir accordé aucune contrepartie au colonel Kadhafi. Cinq mois plus tard, la visite en France de l'encombrant dirigeant libyen lui vaudra un flot de critiques, pourtant atténués par des spécialistes des relations internationales comme MM. Védrine ou Rocard (mais dont la place médiatique est alors restreinte).

LA REAL POLITIQUE
Enchaînant toujours les dossiers à toute allure, Nicolas Sarkozy fait de la libération de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt une priorité, négocie avec les Vingt-Sept un nouveau traité européen simplifié, se rapproche ostensiblement des Etats-Unis et durcit le ton à l'égard du programme nucléaire iranien.

Aux travers de plusieurs visites, il lance également son initiative d’Union méditerranéenne qui permettrait de recentrer la France dans un nouveau cercle d’influence ; influence perdue avec l’accélération du décentrage du pays dans l’UE.

Fin 2007, il est toutefois rattrapé par son slogan de campagne. Les Français, dont l’impatience est excitée par des initiatives de l’opposition et de la presse, veulent «gagner plus» et ne voient pas cette promesse se concrétiser, malgré l'adoption d'un «paquet fiscal» -qualifié par l'opposition de « cadeau pour les plus riches »- qui autorise l'exonération de charges sociales des heures supplémentaires. Nicolas Sarkozy est alors contraint d’annoncer le 29 novembre un nouveau train de mesures, axé sur un nouvel assouplissement des 35 heures et des négociations d’entreprise alors que les syndicats défendent des mesures d’état qui ne sont pas possibles (l'argent manque dans les caisses, la croissance piétine, la bourse stagne quand elle ne chute pas et Bruxelles fronce les sourcils devant la dérive des comptes publics que la France n’a toujours pas clairement endigué)

Enfin dans un discours toujours volontariste et qu’il veut teinté d’espérance, le chef de l’état évoque une "politique de civilisation" dans ses voeux de la St Sylvestre, peut-être un peu de la « real politique » qu’il veut mener par un gouvernement dont on commence à évoquer des remaniements.

LES CHALLENGES DE 2008
Les politiques « mittérrandesques » ou chiraquiennes sont bien loin, mais Nicolas Sarkozy et François Fillon sauront-ils changer les mentalités françaises suffisamment vite et ramener le pays vers une voie plus libérale (sans que cela demeure un gros mot), en s’éloignant des sur-étatismes et corporatismes que le pays a tant (et sans doute trop) cultivés par le passé ?

Tel est leur défi en 2008, alors que l’opposition plus ou moins menée par un PS en chantier, ne se mobilise que sur des thèmes de contestations, et espère en un sursaut électoral aux municipales.

Ciao
MfS

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