Chronique 21 : Les Jeux sont finis

La dernière chronique n°20 (olé olé) était déjà si lointaine, et l'été s'étant refroidit, il fallait bien relancer la fameuse chronique sportive du blog, sur un ton olympique, enthousiaste comme d'habitude, mais aussi offensif (voire au vitriol).

Ca y est les JO 2008 de Pékin viennent de se terminer et cette chronique ne manquera pas d'en faire un petit bilan. On y parlera ensuite un peu de football et de F1, question de se remettre dans le rythme...

Des Jeux parfaitement réussis
Si les critiques occidentales n'ont pas manqué avant et pendant les JO pour toutes les raisons possibles (Tibet, régime politique, censure, ou autre), il faut bien se rendre à l'évidence, les chinois ont exécuté une réalisation parfaite des 29es Olympiades. De plus, cette future hyperpuissance comme annoncée dans Just Go West, a raflé la mise avec cette myriade de titres suprêmes et ses 100 médailles tout rond, juste derrière des Etats-Unis bien à la peine, puisque relégués au classement officiel (110 médailles, mais moins en or).
L'Union Européenne a là bien du mal à exister, malgré des Britanniques très motivés pour la future édition des JO, et des Allemands toujours là.
Bref, les podiums à 2 ou 3 drapeaux rouges se sont succédés, alors que les drapeaux tricolores se sont faits parfois désirer.

La déception française
Si en définitive les prévisions optimistes de Bernard Laporte, Secrétaire d'Etat aux Sports, se sont avérées extactes le dernier jour grâce à la 40e médaille des "Experts" du Handball, les déceptions n'ont pas manqué. L'athlétisme français est devenu plus que minable, avec une médaille d'argent controversée de surcroît, et les vedettes starifiées par des journalistes incompétents ont fatalement déçu, avec leurs 3 têtes de file : Tony Estanguet (porte-drapeaux), Laure Manaudou (fiasco à elle toute seule, mais pas si étonnant) et encore Teddy Riner (symbole d'un Judo en perdition). Je n'oublie pas les désillusions de Diniz, Flessel ou du cyclisme sur piste, pourtant toujours des sports favorables au pays du soleil couchant.
Mais le vélo a été sauvé en dernière minute grâce au BMX et VTT et un double-doublé bienvenu pour la ministre Bachelot, son accolyte Laporte et surtout le comité olympique français.
Toujours est-il que les seules 7 médailles d'or classent le pays à la 10e place en nette régression par rapport à Athènes (7e), qui était déjà moins bon que Sidney (6e).

Des grands champions français
Le problème sûrement mental et de l'approche psychologique française a toutefois été surmonté par des beaux champions, souvent courageux et modestes dans leur propos qui font vraiment du bien à voir. Alain Bernard, le nageur antibois, Benoît Caranobe, le gymnaste, Thierry Omeyer, le fantastique gardien de but de l'équipe de Handball, ou Julien Absalon, le VTT-iste lorrain en future quête d'un triplé olympique, sont des phénomènes qui valent le détour et qui portent haut les couleurs de notre pays.
Parce que l'important c'était ça, dans la morosité économique occidentale, dans la pénombre de nos positions diplomatiques foireuses, et contre vents et marées asiatiques qui déferlent sur la planète du Sport, il fallait être là, bien là, pour faire retentir la Marseillaise. Celle des sabreurs et des épéistes m'a fait du bien... Et j'ai carrément trouvé émouvants ce matin ces garçons de l'équipe de Handball française, entonnant à pleins poumons une Marseillaise victorieuse et retentissante à Pékin, en comparaison de tous ces péquins en bleus qui se taisent (par méfiance) et qui froncent leurs sourcils ou, pire, sifflent, quand retentit notre hymne.
Enfin une victoire dans un sport collectif, déjà très sous-représenté par les tricolores en Chine cette année.

Gros malaise chez les filles
Avec comme 1er problème le nombre de médailles d'or de la nation, le deuxième qui en d'ailleurs une raison, est le nombre minable de médailles récoltées par les filles : 5 sur 40; soit 1/8e.
Ma théorie va dans le sens de ce qu'on a pu entendre de MM. Douillet ou Lizarazu sur nos chaînes de tv, c'est-à-dire : le mental. Et la faiblesse mentale est encore plus flagrante chez nos filles, malheureusement.
Pourquoi les français sont-ils de si mauvais finisseurs, pourquoi ne savent-ils pas se transcender le jour J pour faire mieux que d'habitude ?
Les asiatiques sont particulièrement forts dans cette approche psychologique grâce à une discipline impitoyable et une impassibilité remarquable face à l'effort; et à l'opposée, les français(es) sont particulièrement faibles, et je crois la raison particulièrement ancrée dans la culture française de jouissance du moment présent, de critique des autres tout en étant loin d'être parfait (toujours le symbole du coq chantant sur le fumier)...
A la fin, on frise la honte, et Roselyne a chaud aux fesses.

Des exploits louches
Je le dis, mieux, je l'écris, les performances du sprinteur Usain Bolt sont louches, car vraiment fantastiques. Sans parler de toute cette armanda jamaïcaine dont les représentants (hommes comme femmes) se suivent les uns après les autres dans les séries qualificatives et remportent chacun leur petite course. J'ai du mal à croire qu'en quelques années, on passe d'une bonne petite nation des Caraïbes avec 2 oiu 3 médailles, à une super-puissance de l'athlétisme terrassant les plus grandes écoles américaines (et européennes, pour ce qu'il en reste) du sprint.
D'ailleurs, si les quelques voix qui se sont élevées ont vite été étouffées, j'ai quand même noté les déclarations de Jacques Rogge le 21/08 dernier :

Manifestement agacé par l'attitude de Usain Bolt, double médaillé d'or sur 100m et 200m à Pékin, records du monde à la clef, Jacques Rogge, le président du Comité international olympique (CIO), a regretté publiquement ce jeudi le manque d'humilité du sprinter jamaïcain: "Ça ne me gêne pas qu'il fasse le show. Mais je pense qu'il devrait respecter davantage ses adversaires et serrer des mains, donner une tape sur l'épaule des autres immédiatement après l'arrivée et ne pas faire les gestes qu'il a fait pendant le 100 mètres." Et l'ancien athlète belge de conclure: "Ce n'est pas l'idée que l'on se fait d'un champion. Il apprendra ça tôt ou tard."

C'est un minimum. Le dernier que j'ai vu célébrer sa victoire et son record de façon si flagrante avant la ligne d'arrivée était le canadien Ben Johnson (voir photo), et on sait ce qu'il est advenu de lui. Heureusement le record du 200m a été battu mercredi après une course pleine, à fond, où la superstar jamaïcaine a manifestement tout donné.
Même les exploits de l'américain Michael Phelps me laissent un peu perplexes, quoique je veuille bien considérer que sa spécialité lui ouvre des portes vers plusieurs médailles à la fois. Mais quand même, tous ces records du monde laissent penseurs...

Du côté français, on a Mekhissi-Benabbad, qui a maintenant sa page dans Wikipédia, qui a su s'intercaler entre les kényans et assez loin devant un Baala décevant, alors qu'il était loin d'être attendu pour une médaille. Alors, dopage ou exploit ? Encore une fois, je crains qu'on rêve parfois un peu trop.

Bilan des Jeux pour la France
David Douillet avait vu juste, il ne fallait pas être trop optimiste et s'emballer comme beaucoup de journalistes français qui ont le don de faire de faibles espoirs de grandes déceptions (ex. Manaudou). Les Asiatiques étaient en force, et le fer de lance chinois a bien montré à la planète entière que la culture de la victoire est partie intégrante de son esprit.
Rendez-vous dans 4 ans à Londres, avec 4 ans pour relancer la culture sportive en France, la recherche de la victoire, chez les filles beaucoup, dans le Sport et ailleurs. Et les réformes entières et en profondeur seront les bienvenues !

Football : La ligue 1 est repartie
Déjà 3 journées de championnat jouées et les Olympiques de Marseille et Lyon dominent sans surprise. Le départ de Cissé de l'OM est sans doute la meilleure opération du mercato, quand les grandes pointures filent toujours vers l'Angleterre ou l'Espagne, et quelques-unes qui se perdent en Allemagne et en Italie. Pour un pays qui perd ses richesses footballistiques, les discours des dirigeants sont encore très optimistes, et ils auraient tord de faire fuire les bons pigeons des stades de L1.
Pour ma part, je suis content que le PSG essaie de reconstruire une équipe avec des pré-retraités (Makélélé, Giuly, voire Kezman), ce qui me permettra certainement d'aller les voir une fois dans leur carrière. Je me suis aussi perdu à la Licorne lundi dernier pour assister au petit nul concédé par le FC Metz, de retour (éphémère, j'espère) en L2. Et pourtant ils viennent depuis de perdre à domicile !

Pénalty de l'égalisation amiénoise face à Metz, le 18 août 2008. Le début de la fin des espoirs de remontée pour les Grenats ?

Vidéo-surprise, un tout petit tour des tribunes du stade de l'Amiens SC, la Licorne.

A suivre le fils d'Abédi Pelé, Ayew qui vient de s'illustrer pour Lorient, alors que VA devait jouer pour un David Sommeil maintenu dans le coma artificiellement suite à son grave malaise à l'entraînement. A suivre également, l'évolution de l'ex-messin Pjanic à l'OL, qui semble en ballotage entre l'équipe-type et les premiers remplaçants. A suivre encore, les évolutions plus sûrement difficiles de l'équipe nancéenne, son âge d'or finira bien par disparaître, mais que je soutiendrai quand même devant l'OL, le PSG, puis les autres.

Une petite note encore affligeante sur cette épouse d'un des l'accidentés marseillais décédés sur la route qui donne le coup d'envoi au Havre son bébé au bras, n'avait-elle rien d'autre à faire ?

Un mot d'automobile
Sébastien Loeb est un grand champion, et ce n'est pas la 1ère fois ce soir que je livre ma considération sur ses performances. Et il continue à dominer le championnat du Monde des Rallyes. Face à ce phénomène, la Formule 1 se cherche un nouveau Schumacher, et si un temps on a pu penser que l'espagnol Alonso avait les qualités pour lui succéder, il semble maintenant que Massa (en photo) se montre à son avantage, notamment suite à sa victoire au Grand Prix d'Europe cet après-midi.
La nouvelle formule de la F1 avec ces qualifications progressives, et des courses assez animées grâce à la suppression des aides à la conduite et à la présence contrôlée des ravitaillements, est une assez bonne réussite pour le spectacle, alors que McLaren, Ferrari et BMW-Sauber font tout pour vérrouiller le championnat...

Ca suffit pour la rentrée, à dans quelques temps pour encore plus de nouvelles sportives...

Ciao
MfS