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mercredi 31 octobre 2007

Brève 4 : Le plouc des villes et le plouc des champs

Ecrite sur les Champs Elysées s’il vous plaît, cette sorte de fable provient certainement d’une frustration liée à mes conditions de vie en 1998, par ailleurs une grande année.
En effet, je crois me souvenir que le dispositif de logement (une association qui m’avait trouvé une chambre dans une famille du Xe) dans lequel je m’étais retrouvé à cette époque avait du tenter d’abuser d’une position de force et augmenter le loyer unilatéralement, alors que je n’étais que jeune stagiaire, c’est-à-dire un peu dans la situation du « plouc des champs ». L’expérience m’a montré que la France regorge de ces différents ploucs, que je ne décrirais plus forcément de la même manière, mais le texte qui suit demeure très intéressant pour cette France duale mais uniformément pommée, encore un peu campagnarde mais de plus en plus urbaine et malicieuse par ailleurs :


« La famille du plouc des champs avait économisé toute sa vie, pour avoir une fin de vie heureuse et agréable et afin que les jeunes de la famille puissent facilement s’insérer dans la société et y construire eux-mêmes la vie qu’ils auraient voulu mener.

Ainsi le jeune Plouc des champs, emporté par une vie studieuse et sérieuse, arriva en ville pour enfin gagner un peu d’argent, retour de l’investissement de ses parents.

Plouc des villes avait lui eu une vie plus chaotique et plus troublée par le rythme turbulent de la ville, et par une rigueur plus floue, qui faisait de lui un maître du système D, ne sachant pas trop ce que serait son lendemain.

Plouc des champs se retrouva ainsi à loger chez Plouc des villes, qui était heureux de partager ses soucis et un peu de son ennui avec ce nouvel arrivant, qui semblait un peu perdu. Rapidement Plouc des champs su s’accommoder, malgré une vie onéreuse et dans laquelle tous ses deniers gagnés repartaient à manger et e contribution à Plouc des villes. Mais ce dernier n’était pas satisfait de la vie qu’il avait toujours menée en ville, non parce que la cité lui déplaisait (bien au contraire), mais plutôt en raison de l’inconfort qu’impliquait la présence de Plouc des champs.

Au delà de ceci, Plouc des villes avait eu une vie remplie d’espoirs souvent bafoués et ignorés, mais pour lesquels il gardait une certaine estime. N’ayant jamais réellement grandi, il conservait secrètement ses idées, tout en constatant que le monde les avait oubliées.

Plouc des champs s’intéressait à la vie en ville et essayait de prospérer tranquillement, comme l’avait toujours fait ses parents. Il était pourtant source de jalousie et de convoitise diverse de la part de Plouc des villes, qui estimait que son homologue l’ignorait et faisait preuve d’une assise un peu trop confortable.

Ainsi Plouc des villes, par son esprit malicieux et malgré les lourdes contributions de son invité, décida que ses exigences devraient être plus importantes vis-à-vis de son homologue des champs. Il prévint Plouc des champs, qui fut surpris par un tel comportement, qu’il n’aurait imaginé auparavant.

Emu par la manœuvre de son homologue des villes, qu’il croyait être son ami, Plouc des champs tomba dans le doute, ne sachant plus que penser de son hôte. Il réalisa ainsi que, sans doute, Plouc des villes n’avait eu toujours que pour principal intérêt, les aisances et les joies des gens des champs, et que la morale qu’on lui avait enseignée et transmise pendant si longtemps n’était pas la même dans le bas monde de la ville. »

MFS, le 30/05/1998, Paris Champs Elysées.


Une autre brève dans le même ton apparaîtra dans les prochains jours; de quoi compléter la fresque Paris-Province d'hier et aujourd'hui.

Ciao
MfS

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