Le retour des brèves était annoncé, voici la première d'une très courte série qui arrive.
Dans la lignée des brèves à effet, un peu du type « 4e dimension » (« Twilight zone »), j’inaugure cette nouvelle série basée sur des textes retrouvés à Noël avec un texte, disons triste. Je crois me souvenir que c'est une scène vue à la télévision (allemande, sûrement) qui m'avait inspiré. J'ai alors inventé une suite alternative d'un autre style que ce que j'ai vu alors.
« Guten Morgen » dit-elle en entrant.
« Guten Morgen » répondirent-ils avec une synchronisation étonnante de discipline.
Le regard de la maîtresse devant ses élèves s’était comme enfoncé en eux, tous s’était rassis. Le silence planait. Mais bien utile, la quinquagénaire déclara :
« Wir sagen ‘Guten Morgen’, obwohl es kein guter Morgen ist ! ».
Son visage tentait de retracer la tristesse, de penser un instant à l’existence déchue de leur pauvre camarade : « Einer ihren Klassenkameraden ist gestorben ! ».
En effet, ce n’était pas un bon jour.
Il s’était couché en se disant « je ne dormirais pas ». Mais pouvait-il résister au sommeil qui finit par emporter n’importe qui, surtout quand il ne veut pas dormir.
Lui, il avait décidé de défier le sommeil.
Mais le combat fut d’une cruauté inégalée dans l’histoire de la Réalité, et le pauvre s’endormit à jamais.
MFS, T3, 23-01-93
La vie – la mort, l’éveil-le sommeil, le rêve – la réalité, parfois les limites sont floues comme dans ce texte. Plus je relis ce que j’ai écrit il y a 15 ans, plus j’apprécie cette ambiguité entre le réel et l’imaginaire.
Ciao
MfS
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