Chronique 23 : Souffrir pour Vaincre

Après quelques belles ballades, retour au Sport, et à notre chère chronique aujourd'hui plus mono-thématique que jamais.

Depuis la dernière chronique, il s'en est passé des choses dans tous les domaines, mais notamment en Formule 1 où le jeune Sebastian Vettel s'est carrément imposé à Monza sur sa Torro Rosso, et les couleurs françaises étaient plutôt en berne, jusqu'à la bonne surprise de cet après-midi. Alonso, sa tête de cochon mais aussi son mental de vainqueur, et surtout sa Renault F1 ont réussi à tirer profit d'un week-end qui leur semblait initialement destiné. Par ailleurs, de tout et de rien ci-dessous, mais surtout un doute : le foot français n'est-il pas surcôté sur la place internationale quand on regarde les résultats de Coupe d'Europe ?
En gros une chronique avec beaucoup de F1 et un peu de foot.

Le dossier F1

F1 Monza : Vettel déjà vainqueur
Si on nous avait dit qu'un moteur Ferrari remporterait Monza cette année, personne n'aurait été étonné. En revanche que ce soit une Torro Rosso est déjà une première. Et ensuite, que ce soit le jeune allemand Vettel dont on commence à parler depuis quelques GP seulement, là c'est la sensation.
Et pourtant, les suiveurs assidus de la F1 ne seront qu'à moitié surpris, tant l'allemand de 21 ans semble être confiant et fiable, et a laissé le pauvre Bourdais, quadruple champion de ChampCar et complètement lâché en F1, derrière lui lors des principaux derniers rendez-vous. On s'accorde déjà à dire que le nouveau M. Schumacher est là, et hop, encore un allemand pour les 5 à 10 ans qui suivent dans les palmarès.
Mais où est la France ?

F1 Singapour : Un GP dans la nuit
Et il y quelques heures seulement se terminait l'exaltant grand prix de Singapour, pour la première fois de l'histoire sous les projecteurs - d'éclairage - en pleine nuit. La sensation n'a pas manqué non plus quand on regarde le podium : 1. F. Alonso, 2. N. Rosberg, 3. L. Hamilton. Ferrari à la rue en raison de défaillances diverses malgré un Massa très compétitif, laisse à McLaren mais surtout au britannique en tête du classement reprendre un peu d'avance aux classements.

Donc, le double champion espagnol s'attribue enfin un podium pour sauver sa saison, le tout servi sur un plateau par le sacrifié Piquet Jr. qui prend un muret, fait sortir le Safety Car, et provoque des troubles chez les leaders Massa, Hamilton et Räikkönen, qui s'étaient qualifiés dans cet ordre à l'issue des essais. Le concours de circonstances est bien réel, mais le pilote leader de la Renault avait quand même su montrer d'excellentes performances pendant les essais non qualificatifs, et une très bon compétitivité au cours de la course. Voilà qui fait du bien pour l'écurie française, qui va certainement essayer de conserver l'espagnol un an de plus.

F1 : Renault, un challenge pour la survie
On en bave en ce moment chez Renault. Vous aurez certainement observé que le constructeur français a multiplié les publicités ces derniers temps en promotant ses prix compétitifs que la nouvelle Laguna avait un peu tendance à faire oublier. Il faut de toute façon réagir, car l'industrie automobile française est dans une bien mauvaise passe, et il serait bien dommage que Renault ne se réduise plus qu'à des Logan et des Kangoos de baroudeurs ou de famille Simpson. Espérons que ce succès en F1 en appelle d'autres, et pas seulement sur les circuits.

F1 : Les causes perdues
Un paragraphe pour écrire ô combien certains font pitié cette année en F1. Davidson et Sato n'ont pas fait long feu sur leur Super-Aguri en manque de fond. Mais je compte également Bourdais, Coulthard, Piquet Jr., Fisichella et Button parmi les causes perdues. Commençons toutefois par Barrichello, le brésilien de 35 ans qui à part une place miraculeuse sur le podium en Angleterre n'a rien montré cette année, si ce n'est qu'il n'est pas meilleur que son coéquipier Button, l'anglais. L'écurie Honda est certainement à la rue, mais avec des pilotes aussi expérimentés elle devrait faire mieux.

Giancarlo Fisichella est un nul. Je ne crains rien à l'écrire car toute la saison n'aura fait que confirmer mes certitude en la matière. Il n'arrivait pas à la cheville d'Alonso, ne revalisait pas avec le junior Kovalainen l'an dernier, à croire qu'il est devenu père de famille de quintuplés dont il a la charge direct par son boulot : roulez des camions. Je crois que la porte s'impose, et que la protection que lui offre Briatore, son agent en quelque sorte, est une bien grosse connerie.

Mais que fait Coulthard encore en F1 ? Le type a 36 ans, un titre de vice-champion du Monde avec Renault, une femme de rêve enceinte, Karen Minier en photo avec lui ci-contre, certainement une belle fortune. Et le gars a marqué 8 points après 15 GP, en profitant 2 fois des courses à grand chamboulement (Canada, Singapour). Non vraiment David, il est temps que tu laisses ta place...

Le cas de Nelsinho Piquet est vraiment désolant. Je jurerai que le courreur est trop jeune. Il semble avoir un peu de talent, mais pas assez pour conduire chez Renault. En tout cas, si j'étaits dirigeant de Renault, je n'accepterai pas une telle faible fiabilité. C'est de la compétition de très haut niveau pas de l'éducation de pilotes. Alors est-ce qu'il faut engager un Grosjean ou un Bourdais, pourquoi pas... et au moins on saurait pourquoi ils seraient là.

Sébastien Bourdais, parlons-en. Dans un long échange d'e-mails avec Loren Zonic, nous avons épilogué sur ses talents, sa poisse, et ses bien faibles résultats dans la lignée du loosing french spirit de ces derniers mois (voir notamment les intros de La question de confiance et de Marseillaise alternative).
Mais comme déjà mentionné plus haut, la F1 ce n'est pas du social. En compétition on est là pour gagner des points, des podiums, des victoires, ce qu'a très bien fait son coéquipier Vettel et ce que n'a pratiquement pas fait Bourdais. La comparaison est dure pour lui qui venait en F1 auréolé de ses succès américains successifs, et comme des Montoya ou des Michael Andretti, pour ne citer que les meilleurs, le continuité n'est pas automatique dans l'épreuve suprême. Va-t-il avoir le droit de redoubler, être jeté comme un malpropre ou être repêché par une écurie en mal de jeune prometteur ?
Rien n'est moins sûr ce soir, mais ne soyons pas sur-optimiste. Torro Rosso cherche des alternatives et ledit redoublement dans l'écurie italienne relèverait du miracle, selon moi. Et que cela n'empêche qu'il soit très certainement le pilote français le plus prometteur depuis Alesi.

Après cette année de purgatoire, je rêverai volontiers d'un duo Alonso-Bourdais dans une écurie Renault revigorée qui se battrait pour le titre; mais si le rêve donne de l'espoir, il n'en reste pas moins loin de la réalité d'aujourd'hui.

F1 : Les favoris
De l'autre coté de la planète F1, depuis le début de saison j'ai tendance à penser qu'Hamilton sera vainqueur au final, mais mes pronostics de F1 ne sont pas très bons cette année. Lewis Hamilton et son étrange ressemblance à Tiger Woods ou Barack Obama. Quand on pense que son 2e prénom est Carl... Avec tout cela, le prodige anglais est bel et bien en tête du championnat et ça ne date pas d'aujourd'hui !

Les champions du début du XXIe siècle ?

Des collègues ne parient plus que par Massa, et il est vrai que le brésilien a éclipsé ses autres compatriotes (cités plus haut) encore en piste. Il est encore loin de la légende Senna, mais remporter le titre ferait renaître l'espoir de 2 grands peuples : les brésiliens et les Ferraristes.
A suivre à Suzuka pour une lutte qui a le mérite d'être pleine de suspens...

Foot en bref

L1 : Lyon forever
"En ligue 1, il y a 20 clubs, et à la fin, c'est toujours Lyon qui gagne", j'ai entendu ça aujourd'hui et peut-être que certains fanatiques marseillais ou parisiens n'ont pas encore bien noté qu'Aulas et ses défauts, ont construit un club solide, spectaculaire et très compétitif. Lyon domine encore la L1, avec 5 points d'avance sur l'étonnant TFC. L'OM n'est pas très loin, Bordeaux à l'occasion de revenir un peu ce soir, Grenoble (et ses mercenaires), Caen, Le Mans sont d'autres belles surprises en haut du classement.

L1 : Mes équipes
J'ai eu l'occasion d'en parler lors de la chronique olympique, je soutiendrai en premier lieu l'équipe lorraine de l'ANSL, ensuite l'Olympique Lyonnais et enfin le PSG, par solidarité voisine, mais aussi pour quelques personnalités sur le terrain (Le Guen notamment) pour qui je garde de l'estime. Nancy ne pointe qu'à la 14e place, mais je serai attentif à leur parcours européen, avec mon ami Gennaro Bracigliano dans les buts. Pourvu qu'ils tiennent le coup et fassent de bons résultats.
L'OL est 1er on l'a vu, le PSG n'est que 12e après sa défaite bien malvenue à domicile. En regardant, le calendrier je n'aurai pas l'occasion d'aller de sitôt les 'encourager' "au Parc", espérons que leur spleen hivernal habituel ne soit pas trop néfaste cette année. Notre capitale a besoin d'une grande équipe.

Le classement de la L1 à 18h aujourd'hui

J'ajoute encore une petite pique envers mes amis "marseillais", je suis aussi VA (-FC), pour qui j'ai une certaine affection historique. L'honnêteté d'un Jacques Glassmann n'a pas de prix.
Valenciennes occupe la 15e place du classement cet après-midi.

L1 : Des tarlouzes ?
Il paraît que la France a les footballeurs qui se blessent le moins en Europe. Peut-être, mais on a aussi ceux qui ont le moins de résultats par rapport à leur salaire, après que de gros efforts aient été faits ces dernières années, nos clubs sont toujours minables en Coupe d'Europe, et spécialement en Champions League. L'OM et Bordeaux ont été laminés, et il n'y a que Lyon qui n'a tiré qu'un inquiétant nul à domicile face à la Fiorentina. Heureusement en UEFA le bilan est un peu meilleur, mais je sens que la crise de confiance est là et bien là.
Il ne faudrait pas qu'à force de pleurnicher sur les pauv' footeux qui s'entrainent trop, qui jouent trop, on en ait fait des 'femmelettes' qui beaucoup d'argent pour aucun trophée, et du spectacle merdique.

L1 - Coup de gueule : Canal+
On nous a beaucoup vanté les bienfaits de la nouvelles distributions des droits télé dans le foot avec le nouvel accord, et bien laissez-moi dire que ce n'est pas mieux pour les abonnés de Canal+ (31 euros par mois, voire plus selon les bouquets) !

Plus de match en avant-première, ceux du vendredi soir puis du samedi après-midi. Plus de résumé de la journée avant 23h le samedi soir, et une émission hyper promue de 'Canal Football Club' que je trouve bien moyenne. Et alors à propos de la sélection des matchs du dimanche soir, je trouve qu'elle fait pitié, on nous passe tout le temps des St Etienne soporifiques ou des Marseille moyens, alors que Lyon ou Paris qui ont des effectifs intéressants ne passent presque jamais. En espérant que ça s'arrange avec le temps.

Les restes du monde

Tennis : Il paraît que Jo-Wilfried Tsonga s'est enfin réveillé après 9 mois d'endormissement. Ce n'était qu'un tournoi à Bangkok, la déception australienne n'est pas encore complètement effacée, mais quand même. Bonne nouvelle, toujours de le cadre du reveil plus général de la France qui s'est trop longtemps assoupie.

Ligue 2 : Le FC Metz et son assez bon défenseur brésilien Vivian Mateus ne sont plus que 4ièmes, après leur dernier nul à domicile, laissant ainsi Strasbourg (bien), Boulogne (!!) et Lens (évidemment) en place pour la remontée. Rien de trop étonnant pour ceux qui lisent mes chroniques régulièrement, les Grenats n'ont pas fait l'effort de renforcement en attaque pour espérer remonter cette année.

Quant à moi : j'ai fait 36 km en VTT ce matin, sur le parcours de la course du jour, 15km entre les 2 (magnifiques) châteaux qui séparent Compiègne de Pierrefonds. Peut-être une manière non avouée de préparer la course à pieds de l'année prochaine... A chacun son combat !
Ce qui est sûr c'est que je garde encore cette douce odeur de noisette-chocolat de la forêt aux abords du village médiéval, et la chaleur du soleil dans le ciel bleu passant au travers des ombres des bois contrastant avec la fraîcheur vive du matin d'automne.

Vive la poésie et vive le sport sur le blog !

Ciao
MfS