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lundi 3 septembre 2007

Discipline et Rigueur : des mots tabous ?

Une pensée philisophico-politique d'actualité

Je viens de voir un reportage intéressant sur Canal+ ce soir, concernant la défaillance du système scolaire français. D'abord, je suis content de voir que la chaîne soit pour une fois sortie de ses critiques subversives trop habituelles pour mettre le doigt sur un problème majeur, à mon sens, de la société française, et ainsi s'opposer frontalement à la doctrine sociale, pour ne pas dire qui est devenue politiquement correcte (j'en resterai sobrement là).

Cependant, même si le sujet est touché du doigt, il n'est jamais vraiment nommé. Mais où est donc la Discipline qu'exige l'école, un système basé sur le maître qui enseigne à l'élève ?
Ce mot semble en effet être devenu une espèce de tabou, sans doute banni dans sa substance même par certaines pensées idéologiques qui ont progressivement noyauté le fonctionnariat et la société française toute entière.

La discipline n'est-elle pas pourtant la base du respect de l'institution (des règles) et des gens qui l'animent, et donc la première étape vers l'écoute et la réflexion que nécessite l'apprentissage ?

C'est en tout cas un élément clé pour former les esprits de corps, que les épreuves soudent et endurcissent et qui font une société solidaire et compétitive.
Bref, Discipline, je crois vraiment que tes vertus nous manquent !

L'actualité du jour évoque de même ce genre de tabou pour le mot : Rigueur.
La ministre de l'économie actuelle a eu le malheur de l'utiliser pour être immédiatement reprise par toute la classe politique, en premier lieu de son propre bord, et notamment aussi par l'opposition parlementaire s'offusquant du message négatif que relayait ainsi l'idée que la France devait faire un effort de rigueur économique du côté de sa classe protégée des fonctionnaires.

Si le terme a été parfois détourné au cours de l'histoire politique du pays (pour signifier des difficultés économiques pour la population), il me paraît bien rapide et superficiel de se battre ainsi sur un mot, qui transporte pourtant tant de choses positives, mais bien sûr difficiles pour les hommes faibles que nous sommes.

La Rigueur est, il est vrai, un terme un peu 'abrupt' lié à des notions de dureté ou d'austérité. Mais n'est-il pas aussi synonyme d'une vertu nécessaire à la bonne organisation et à la transparence des fonctionnements de nos sociétés ? Surtout quand on l'aborde au sens économique !?
N'est-elle pas plus que souhaitable dans beaucoup de domaines, alors que notre nation sombre dans la morosité économique et sociale, à contre-courant de nos voisins et compétiteurs ?

En somme, il me semble qu'en rendant tabous ces notions clés de l'organisation et de la performance de notre système globale, nous affaiblissons d'abord notre langage, ensuite notre culture et sans doute la nation toute entière, alors que d'autres sont bien loin de ces faiblesses et n'oublierons pas de nous laisser derrière eux.

A bon entendeur, salut !

Ciao
MfS

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Michel,
Tu devines que je ne peux que réagir à ce post.
Je n'ai pas vu le reportage sur Canal... en fait j'évite de regarder tout reportage qui pourrait donner des "leçons" et encore une fois "taper" sur le dos des institutions.. c'est un peu trop facile...
La discipline et la rigueur ne sont pas forcément des notions "tabous" pour l'école.
Mais je pense que c'est l'image de l'école qui véhicule cette idée.
Avant de dire que l'école ne remplit pas son rôle, regardons un petit peu les petites têtes blondes... elles ne viennent pas "vierges" à l'école.
Si dans les foyers on leur apprennait, dès le plus jeune âge, le respect de l'adulte (des adultes en général!) certaines choses seraient mieux admises, mieux comprises.
Si à la maison on dénigre ouvertement l'école (l'image des fonctionnaires paresseux, pédophiles, grévistes..), l'enfant imitera son entourage et en fera autant...adieu le respect. Dans le mot discipline se cache le mot "sanction". Pas besoin de revenir aux vieilles sanctions d'il y 50 ans. Il suffit de retrouver la notion de "respect".
Pour la notion de rigueur, je dirai que cela s'apprend à l'école mais aussi avant et en dehors.

L'enfant doit être acteur de ses apprentissages. Il doit être considéré comme une personne pensante qui doit développer son sens de l'observation et de la critique.
Malheureusement, il existe des dérives et l'enfant devient le roi. Pourquoi se donner du mal et comment apprendre à gérer la frustration, à s'appliquer dans une tâche lorsqu'on fait tout à sa place?


Je le sais bien, ce n'est pas toujours facile d'être parent. On veut ce qu'il y a de mieux pour nos enfants.
Mais tout leur donner sans effort n'est probablement pas la solution pour leur apprendre le respect, la rigueur, la frustration, l'investissement personnel, la motivation...etc

Bref...cet avis n'engage que moi, petite fonctionnaire qui aime toujours autant se lever le matin pour aller retrouver ses petites têtes blondes ;-)

ciao
Alexia

Michel S. a dit…

Hello Alexia,

Suite à ton message et à notre échange d’e-mails :

J'aime bien ton commentaire et te remercie de l'avoir fait.
Je partage d'ailleurs l'essentiel sur le fond et ne manquerai pas de revenir sur le sujet à la prochaine occasion.

Les critères de "Rôles des parents" et "Respect -des autres et des institutions-" sont pour moi parmi des clés majeures dans la problématique évoquée; nous sommes bien d'accord.

Quant à la critique des fonctionnaires, j'essaierai d'éviter les clichés et les raisonnements simplistes, mais il y a certainement des effets importants liés au corporatisme (voire dogmatisme), statut/reconnaissance/considération, quantité/qualité/répartition de la population de l'Education Nationale, sujets qui irrémédiablement viennent toujours "perturber" le discours et la voie du changement nécessaire et de l'adaptation.

Malheureusement, et j'en termine mon commentaire par ce témoignage, bien souvent les ingénieurs français moyens qui rejoignent l'industrie aujourd'hui ne sont non seulement pas préparés à la dure réalité de l'économie mondiale, mais aussi deviennent progressivement peu crédibles (ex. ne savent plus écrire le français, n'ont toujours pas acquis les langues étrangères nécessaires, ont des comportements inadéquats) et quel handicap, quand on sait déjà à quel point le français moyen n'a pas socialement une si bonne réputation que sa haute estime le lui laisse parfois penser...

C'est bien, à mon avis, un symptôme inquiétant que les choses ne vont plus correctement à la base (i.e. l'école) notamment. A très bientôt sur mon blog

Ciao
MfS

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