Comme il est vraisemblable que je n'enfilerai plus de maillot de football en compétition, je me disais qu'il serait intéressant ici de partager quelques secrets d'un footballeur amateur qui a fait ses armes à tous les postes défensifs, mais essentiellement ceux de l'axe à l'arrière.
Dans mon club, la seule et unique U-S-A-Z (dont la série-épopée a contribué à la gloire de ce blog), la tactique classique était le jeu avec 1 libéro et 1 stoppeur. Certains entraineurs se sont essayés à mettre 2 stoppeurs ou, avec des gens d'expérience, de jouer à 2 arrières à plat, mais la configuration tactique classique alstingeoise des équipes dans lesquelles j'ai évolué, comportait un honorable et dédié poste de : Stoppeur.
Le stoppeur au sein de la défense
Ma conception du Stoppeur est celle d'un homme courageux, au marquage strict dans sa zone, près à se lancer quand il n'y a plus beaucoup d'espoirs et qui constitue une muraille notoire aux assauts de l'attaque adverse. Pour les matchs importants ou ceux où l'adversaire direct (l'avant-centre) est reconnu, une concentration maximale est nécessaire avant le match. Attention, on parle ici d'une pression positive, maîtrisée, avec une focalisation de l'esprit sur les gestes basiques mais cruciaux pour l'équipe dans les différentes situations de duel.
Parce que le Stoppeur - et son légendaire n°4 - est un homme de duels, qui connait un défi perpétuel, et dont l'échec peut souvent coûter cher (= un but, voire un carton). C'est aussi un homme de sacrifice, qui ne peut réellement participer au jeu que si sa maîtrise technique est suffisante, sa forme physique supérieure à celle des attaquants, et son équipe suffisamment en confiance pour le faire jouer. Ca ne marche essentiellement que si l'équipe domine ou sur les coups de pieds arrêtés.
Le Stoppeur doit donc être un joueur assez complet, qui ne doit pas trop se faire remarquer, si ce n'est par ses gestes d'anéantissement des attaques et des situations de son adversaire direct, et/ou par sa récupération et sa relance avec sang-froid. Il faut donc être rapide, solide, vif, grand et intelligent. Si en plus on est beau, il faut postuler pour le prochain James Bond...
Contrairement à ce que beaucoup d'entraineurs peuvent peut-être croire, c'est un poste complet, certes physiques, mais qui peut être très tactique et nécessiter une véritable intelligence du jeu.
Afin de contre-carrer les offensives de l'équipe adverse, le Stoppeur est bien inspiré de s'imposer immédiatement par rapport à son adversaire. Un contact physique est souvent nécessaire pour clarifier sa présence et signifier qu'il ne lâchera aucune action. Durer dans ce mode au cours de la rencontre est une qualité particulière qui permettra de museler psychologiquement comme physiquement l'attaquant. L'observation des tendances de l'adversaire est également cruciale. Elle permet au bout de quelques minutes de le devancer et de perputer l'ascendance psychologique en faisant preuve d'une anticipation alliée à une présence physique (toujours le contact). Là, dans cette situation parfaite, l'adversaire perdra pieds.
Evidemment, l'environnement (les autres défenseurs, le contexte du match, les évenéments divers du match, etc.) impacte énormément les différentes situations de jeu et rester concentré sur son adversaire est parfois une gageure vis-à-vis de l'équipe. Surtout quand la condition physique ne suit pas. Alors quelques contournements importants consistent à : parler "intelligement" à son adversaire, toujours paraître solide aux yeux de son équipe, observer et tirer des enseignements, boire mais pas trop, parler mais surtout pas abondamment, ne jamais s'énerver réellement. Une part de Comédie existe également sur les scènes publiques que sont les terrais de football...
Enfin un Stoppeur doit connaître ses limites et ne rien laisser au hasard; par exemple à propos de l'équipement (chaussures, protège-tibias, etc), qu'il soit simple, efficace et en ordre. A ce poste, jouer en "moulés" sur gazon doit être réservé au terrain très dur de l'hiver - jamais sinon.
Quelques grands stoppeurs français que j'ai admirés :
- Patrick Battiston
- Albert Cartier
- Basile Boli
- Marcel Desailly
Au final, chaque Stoppeur à sa personnalité, mais pour ce poste je crois fondamentalement aux valeurs du courage-labeur-voire du sacrifice, de l'intelligence de jeu, et du respect de son équipe. Pas toujours évidemment de nos jours de trouver les gars qui vont bien pour ça.
Ciao
MfS
PS: Une pensée pour mon 1er entraîneur en pupilles qui m'a dit : "En 2e mi-temps, tu prends le 10 et tu ne le lâches plus - où qu'il aille" - à partir de là, on construit une carrière. Si on veut.
PPS: J'aimais aussi beaucoup jouer en libéro...
2 commentaires:
Salut,
J'ai plutôt des souvenirs de toi au poste de libéro (les années juniors). ce n'est qu'en séniors que tu es passé stoppeur.
Aujourd'hui, la question ne se poserait plus puisque le poste de stoppeur a quasiment disparu. En effet, toutes les équipes jouent en "couverture mutuelle"; le marquage individuel lui aussi n'est quasiment plus utilisé.
Allez à la prochaine Carlos!!!!!!
Olivier.
Magnifiques explications voilà pourquoi Poussy est toujours aussi bon il tient ça de son frêre lol....
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